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 Nouvelle crise sur la zone euro ?

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AlizeaDorée
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AlizeaDorée


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Nouvelle crise sur la zone euro ? Empty
MessageSujet: Nouvelle crise sur la zone euro ?   Nouvelle crise sur la zone euro ? EmptySam 26 Jan - 14:20

L'optimisme est de nouveau de mise sur les marchés. Les investisseurs ont enfin retrouvé le goût du risque. Conséquence, les indices des principales places financières affichent une progression insolente. À Paris, le CAC 40 a regagné plus de 22 % en 6 mois et navigue au-dessus des 3 700 points. Une tendance, même liée à un effet de rattrapage, qui ne manque pas d'étonner dans un contexte économique pour le moins morose.

Les indices PMI dans l'industrie et les services, indicateurs avancés de la conjoncture, laissent présager en janvier la plus forte contraction de l'activité du secteur privé français depuis mars 2009. Après un dernier trimestre 2012 qui s'est soldé par une contraction de la richesse nationale de 0,2 %, l'économie pourrait stagner en 2013, à + 0,1 % selon la moyenne des prévisions des économistes, ce qui rend d'autant moins crédible la prévision de croissance du gouvernement à 0,8 %.

L'hypothèse d'une franche récession

L'équipe de la recherche économique de Natixis est encore beaucoup plus pessimiste. "La question que nous nous posons est celle du conservatisme des économistes-prévisionnistes : n'hésitent-ils pas trop à sortir de ces prévisions molles ?" se demandent Jean-Christophe Caffet et Patrick Artus dans une note parue en octobre.

Pour ce dernier, on ne peut plus exclure une récession franche de 2 %, voire plus. Contrairement au gouvernement, il ne croit pas en effet que les ménages puiseront dans leur épargne afin de maintenir leur consommation. La pression sur les salaires, exercée par le fort taux de chômage, serait trop forte. Les derniers chiffres de production de crédits immobiliers, en baisse de 25 %, accréditeraient, selon lui, cette thèse. D'autant que les entreprises, dont les taux de marge sont au plancher, pourraient être tentées de freiner leur masse salariale ou leurs investissements pour retrouver leur souffle. Et il ne faudrait pas compter sur la demande mondiale pour compenser le manque de dynamique interne : le commerce mondial ne devrait progresser que modérément cette année, malgré la politique monétaire très expansionniste au Japon et la croissance chinoise maintenant tirée par les investissements. "Quand vous construisez des HLM en Chine ou des autoroutes au Japon, ça a un tout petit effet de diffusion sur le reste du monde", prévient Patrick Artus.

Une analyse élargie par Nouriel Roubini à d'autres pays développés. Avec l'addition des plans d'austérité, qui gagnent les pays "coeur" de la zone euro et les États-Unis, "ce que nous prévoyions comme une année de croissance médiocre pourrait bien consister en une période de contraction pure et simple dans certains pays", avertit le professeur de la New York University Stern School of Business, réputé pour être un oiseau de mauvais augure de l'économie mondiale.

Risque d'"explosion" de la bulle

Selon lui, "la reprise des actifs risqués, sensible depuis le deuxième semestre de l'année 2012, n'est donc pas la conséquence d'une amélioration des fondamentaux, mais plutôt de nouvelles vagues de mesures non conventionnelles des banques centrales". "Après l'embellie boursière de la fin 2012 et du début 2013, il faudra se préparer à des lendemains qui déchantent", anticipe Marc Touati dans sa note hebdomadaire du cabinet Acdefi.

Patrick Artus n'hésite pas à y voir une nouvelle "bulle" sur les marchés financiers. Et "lorsqu'il y a bulle, il faut se demander quel choc peut provoquer d'explosion de la bulle : de très mauvaises nouvelles sur les économies conduisant les investisseurs à regarder les fondamentaux ; une crise politique sociale ou géopolitique ?"

Les éléments déclencheurs sont potentiellement légion. Les tensions Iran/Israël pourraient déclencher une forte hausse du pétrole, et les discussions sur le plafond de la dette entraver la croissance américaine. La zone euro semble particulièrement fragile. Si la promesse de Mario Draghi de faire tout ce qui est nécessaire ("whatever it takes") pour sauver la monnaie unique a incontestablement éloigné la menace de son éclatement, "les difficultés fondamentales de la zone n'ont pas été résolues", écrit Nouriel Roubini.

L'Europe du Sud détruit ses capacités de production

Il y a bien un regain de la compétitivité à court terme en Europe du Sud, ce qui permet d'améliorer sa balance commerciale. Mais cela ne permet pas de relancer l'industrie. Au contraire. "Les salaires et la demande intérieure baissent, le chômage augmente et l'investissement des entreprises s'effondre de - 10, - 15, voire - 20 % sur un an, malgré la forte hausse de leurs profits." Résultat, "la capacité de production dans ces pays est en train de baisser à toute allure", ce qui compromet toute perspective de rebond, estime Patrick Artus. D'autant que les banques ne sont toujours pas en mesure de prêter.

Le cas de l'Espagne l'inquiète particulièrement : "En 2012, la capacité de production industrielle a baissé de 8 %." Malgré une austérité record, Madrid n'arrive toujours pas à redresser la barre des finances publiques, sous l'effet de la récession. En 2012, le déficit budgétaire a finalement atteint 8 % du PIB, contre un objectif initial fixé à 4,5 %, soit 3,5 points de PIB d'écart !

Excès d'optimisme des investisseurs anglo-saxons

Pour l'économiste, les investisseurs anglo-saxons, qui rachètent massivement de la dette des pays périphériques après avoir parié sur l'éclatement de l'euro, pécheraient par excès de confiance. "Il n'y en a pas un qui se demande s'il risque de perdre 30 % sur la dette espagnole qu'il détient." Patrick Artus compare la situation à celle qui prévalait avant l'éclatement de la bulle des valeurs technologiques, au début des années 2000. À l'époque, les marchés comptent sur Alan Greenspan, président de la banque centrale américaine, pour venir à la rescousse en cas de retournement. Résultat, les technologiques se sont effondrées en 2000. Aujourd'hui, ils s'en remettent à Mario Draghi et à l'activation de son programme de rachat de la dette des pays en difficulté (OMT). Sauf que leur confiance dans l'intervention de la BCE pourrait être mal placée. "Mon sentiment, en parlant avec les gens de la BCE, c'est que, malgré la fameuse phrase de Draghi, il n'est pas question pour la banque centrale d'acheter massivement de la dette." Les achats sur le marché secondaire ne concerneront en tout cas pas des maturités supérieures à trois ans. Et pour que l'institution déclenche effectivement son intervention, les conditions sont multiples. Il faut d'abord que l'Espagne fasse une demande d'aide auprès de ses partenaires européens. Et leur réponse ne sera positive que si la dette est considérée comme soutenable, c'est-à-dire si les difficultés de financement du pays ne sont que temporaires. Enfin, le Bundestag allemand devra donner son accord.

Madrid a bien préparé le terrain pour 2013. Le Trésor a profité de l'accalmie pour émettre de la dette à long terme et mise sur des émissions à court terme pour faire baisser ses coûts de financement. Mais l'Espagne ne pourra pas continuer à s'endetter indéfiniment aux taux actuels si la croissance ne repart pas. Le retour sur terre des marchés financiers pourrait être brutal.


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