François Fillon est - vraiment - de retour. Depuis le début du mois de janvier, le député de Paris cultive la discrétion. Mais s'il a pris le temps de passer quelques jours à la montagne, il a beaucoup travaillé à son avenir politique. Ces derniers jours, dans son bureau de l'Assemblée nationale, l'ex-Premier ministre n'a pas eu une minute à lui et il a pris plusieurs décisions importantes.
La première concerne les élections municipales de Paris. Selon nos informations, le député de Paris ne sera pas candidat à la succession du socialiste Bertrand Delanoë en mars 2014, mais il sera très impliqué dans la bataille. Il en a profité pour rencontrer les élus UMP parisiens Jean-François Lamour et Philippe Goujon. D'ici à vendredi, il déjeunera avec l'élue de l'Essonne Nathalie Kosciusko-Morizet, laquelle se dit prête pour mener le combat dans la capitale. François Fillon la laissera concourir à la primaire d'ici cet été, au cours de laquelle sera choisi le candidat UMP. Si elle la remporte, il pourrait la soutenir. Lui-même devrait figurer sur une liste d'arrondissement. "François Fillon n'a toujours pas exclu d'être candidat à la mairie de Paris", veut croire tout de même l'un de ses soutiens. L'ancien locataire de Matignon fera part publiquement de sa décision "d'ici à une dizaine de jours", affirme son entourage.
France.9 devrait changer de nom
Le deuxième chantier du député de Paris consiste à structurer le "fillonisme". Dans les prochains jours, François Fillon transformera son club France.9 afin d'en faire une redoutable "petite entreprise" pour le préparer à la présidentielle de 2017. France.9 devrait bientôt changer de nom. Plusieurs pistes sont déjà à l'étude. Les députés Éric Ciotti et Jérôme Chartier travailleront à développer des antennes locales de ce club.
Souvent qualifié de solitaire, François Fillon entend donc réaliser ce qu'il s'était toujours interdit de faire à Matignon : structurer ses réseaux. "Il faut éviter que son absence soit une source d'inquiétude chez les élus qui l'ont soutenu pendant la campagne interne", faisait savoir récemment Éric Ciotti au Point.fr. Dès le mois de mars, François Fillon partira faire un tour de France pour rencontrer les adhérents UMP et les Français. Autant de déplacements en régions qui lui permettront de décider s'il sera ou non candidat à la présidence de l'UMP lors de la prochaine élection de septembre. "Aujourd'hui, Fillon n'a pas envie d'être candidat, mais il pourrait être rattrapé par son sens du devoir. Il a compris que laisser Copé y aller sans adversaire sérieux serait une folie", confie l'un de ses proches.
Une armée mexicaine pour réécrire les statuts ?
Ces derniers jours, toujours selon nos informations, François Fillon a aussi beaucoup échangé avec le patron de l'UMP Jean-François Copé au sujet de la composition du comité de rédaction des statuts. D'après l'accord de sortie de crise signé le 17 décembre, les anciens Premiers ministres, les anciens secrétaires généraux de l'UMP et les ex-présidents des assemblées parlementaires doivent notamment y participer.
Mais Jean-François Copé a réclamé qu'on y ajoute d'autres participants comme Valérie Debord ou Geoffroy Didier. Des noms que l'entourage du président de l'UMP se refuse à confirmer. De son côté, "pas dupe de la manoeuvre", François Fillon a alors proposé que les députés Jean Leonetti et Hervé Gaymard mais aussi le sénateur Hugues Portelli y participent. "Finalement, une trentaine de personnes devraient composer le comité de rédaction des statuts. Franchement, vous imaginez Édouard Balladur siéger à côté d'un second couteau ?" s'agace un filloniste. Quoi qu'il en soit, le député de Paris souhaite que les travaux visant à réécrire les statuts du parti commencent le plus rapidement possible. "Le moins qu'on puisse dire, c'est que Copé prend son temps pour installer la commission", grince un lieutenant de Fillon.
Mercredi, à l'issue du bureau politique de l'UMP, Jean-François Copé devrait aussi annoncer la nomination d'une multitude de nouveaux vice-présidents et secrétaires généraux adjoints. Chacun des deux rivaux a proposé des noms. Selon les bruits de couloir, Copé devrait promouvoir sa bonne amie Rachida Dati - "une provocation", selon les fillonistes. Fillon imposerait donc François Baroin.
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